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Pour mieux comprendre le travail de l’équipe de traumatologie


La traumatologie est un département clé de l’Hôpital général de Montréal (HGM-CUSM). Puisque les patients présentent souvent plusieurs blessures, de nombreux spécialistes sont appelés à intervenir, et autour d’eux, une équipe complète d’infirmières, préposés, techniciens, inhalothérapeutes, pharmaciens s’active afin de préserver la vie de leurs patients.

La traumatologie est un sport d’équipe

Une multitude de personnes gravitent autour du patient et de sa famille. Afin d’obtenir une vision globale des enjeux et des besoins en traumatologie,  l’animatrice Annie Demelt s’est entretenue avec trois invités dans le cadre de la première saison des Entevues CODE ViE en direct : le Dr Jeremy Grushka, chirurgien en traumatologie à l’HGM, l’infirmière Melissa Donaldson du département d’Urgence de l’HGM et Clauda Di Iorio, ancienne patiente et désormais ambassadrice de la Fondation de l’Hôpital général de Montréal.

Évolution de la traumatologie au Québec

Dans les années 90, le Dr David S. Mulder et le Dr Ray Brown ont fait un travail remarquable qui a révolutionné les soins en traumatologie au Québec. En effectuant une réorganisation complète du système à l’échelle de la province, sans toutefois changer les équipes en place, ils sont parvenus à briser les silos et à améliorer drastiquement le taux de survie des patients.

Avant cette réforme, plus de 50% des gens qui se présentaient à l’urgence avec une blessure mettant leur vie en danger n’en ressortaient pas vivant. Aujourd’hui, ce chiffre est  moins de 10% en moyenne.

Comment ont-ils fait?

Le concept est simple : les hôpitaux sont classés de 1 à 3, selon leur niveau d’expertise et installations. Au Québec, trois centres spécialisés en traumatologie ont été identifiés. Vous aurez deviné que l’HGM-CUSM fait partie de ce nombre. Le Centre de traumatologie Dr David S. Mulder nommé en l’honneur de celui-ci est appelé à traiter les blessures les plus sévères ayant lieu sur son large territoire de plus de deux millions de personnes qui englobe tout le sud de l’autoroute 40, la Montérégie et le Nord-du-Québec, incluant les communautés Cri et Inuit. Ses équipes travaillent en collaboration avec celles des autres hôpitaux régionaux de niveau 2 et 3 qui leur réfèrent les patients ayant besoin de soins critiques et spécialisés.

Une journée dans l’équipe de traumatologie

“Il n’y a pas vraiment de « journée typique » en traumatologie puisque tout dépend des cas qui arriveront » a expliqué le Dr Grushka. « Nos patients se présentent à toute heure du jour ou de la nuit et leurs blessures sont souvent nombreuses et complexes. Mais ce qui caractérise le plus la traumatologie, c’est l’importance du travail d’équipe. Rien ne peut être accompli par une seule personne. Je nous décrirais comme une machine bien huilée dont tous les éléments doivent travailler de concert afin de pouvoir sauver la vie d’un patient. »

Le tout commence par un appel des ambulanciers qui donneront à l’infirmière de l’urgence, un aperçu de l’état du patient qu’ils transportent.

« Le travail des infirmières en traumatologie n’est jamais ennuyeux. » confie Melissa Donaldson. « La plupart des gens ne réalisent pas à quel point les infirmières sont impliquées dans chaque cas. Tout commence par l’appel des ambulanciers. Ensuite, lorsque le patient arrive, nous procédons à la première évaluation : nous évaluons les blessures, prenons les signes vitaux, prenons note de l’état mental, puis nous discutons avec le médecin afin de décider s’il est nécessaire d’impliquer l’équipe de traumatologie. »

Si le cas est jugé sévère, les pagettes se mettent à sonner, la lumière bleue s’active à l’Urgence et toute l’équipe de traumatologie est mobilisée afin d’évaluer le patient, de le stabiliser et de l’opérer. Tous ont une mission commune : sauver la vie qui se trouve entre leurs mains. 

« À ce moment-là, le rôle de l’infirmière est de s’assurer que tous les membres de l’équipe sont au courant du cas puisque l’apport de chacun est important » poursuit Mélissa. « Puis nous préparons la salle et nous restons avec le patient jusqu’à ce qu’il soit suffisamment stable pour être transféré dans une autre unité ou amené en salle d’opération. »

De précieuses minutes

Claudia Di Iorio

Claudia Di Iorio avait tout juste 16 ans lorsqu’elle et ses amies ont embarqué en voiture avec un jeune de leur quartier pour revenir d’une fête. Elle était loin de se douter que celui-ci allait leur occasionner de graves blessures en conduisant sa voiture à 130 km/h dans une zone de 30 km/h avant d’entrer en collision avec un arbre.

« Heureusement pour moi, nous étions à quelques minutes à peine de l’HGM à ce moment-là » raconte Claudia. « Je sais que chaque minute, chaque seconde compte dans ce type de collision. Mon cas était  sévère. À mon réveil, je ne savais plus écrire ni compter et je n’arrivais plus à marcher ou même à sourire. J’aurais pu ne jamais me remettre de ces nombreuses séquelles si je n’avais pas eu accès aussi rapidement aux soins experts des équipes de traumatologie »

Un avis partagé par Mélissa qui travaillait à l’urgence le soir où Claudia y a été emmenée, ainsi que par le Dr Grushka.

« Si l’on souhaite améliorer encore davantage les statistiques liées au décès, mais aussi aux gens qui gardent de lourdes séquelles pour le reste de leurs jours, ce qu’il reste à travailler, c’est le temps que mettent les patients avant d’arriver à l’HGM. »

Considérant le vaste territoire desservi par l’hôpital, sans compter la construction et la circulation dense, la voie des airs et le transport par hélicoptères semble plus que jamais la piste à développer. Rappelons que le Centre de traumatologie Dr David S. Mulder accueille les patients en provenance de la partout sur l’île au sud de l’autoroute 40, en plus de la Rive Sud de Montréal, de la Montérégie et du Grand Nord québécois.

« Ceci étant dit, nous avons également besoin de plus de ressources humaines, c’est-à-dire plus d’infirmières, de pharmaciens, d’inhalothérapeutes et plus de temps et de ressources pour permettre la formation continue et les simulations. »

Le soutien de la communauté

trauma team at work at the Montreal General HospitalHeureusement, les équipes de traumatologie de l’HGM peuvent compter sur le soutien de la Fondation et de ses donateurs. En plus de soutenir les exercices de formation continue et la rétention du personnel, nous avons contribué à la construction de trois nouvelles salles de traumatologie  pourvues d’équipements à la fine pointe, ce qui a largement amélioré la qualité et la performance des espaces pour les équipes et pour les patients.

Les fonds amassés pour la traumatologie soutiennent également différentes initiatives de prévention des blessures que ce soit en encourageant le port du casque à vélo, en prévenant les chutes chez les personnes âgées ou en allant à la rencontre des jeunes de niveau secondaire. C’est d’ailleurs auprès de cette dernière clientèle que Claudia a choisi de s’impliquer tout particulièrement.

« Lorsque je rencontre ces jeunes, je ne suis pas là pour les juger » explique Claudia. « Je leur raconte mon histoire et je leur donne des outils pour qu’ils ne se retrouvent pas dans ma situation. Je leur dis de sortir s’amuser, mais de s’assurer d’avoir un plan de retour préparé d’avance. Le but c’est d’avoir du fun, mais aussi de savoir qu’on pourra sortir à nouveau le jour d’après parce qu’on aura terminé la soirée en sécurité. Il ne faut pas oublier non plus que les accidents n’affectent pas que les personnes impliquées, mais aussi leur famille et les personnes qui tiennent à eux. »

Aide à l’Ukraine et ailleurs

Vos dons contribuent également à soutenir le Centre pour la chirurgie mondiale. Sous la direction des Drs Tarek Razek et Dan Deckelbaum, le centre offre de la formation en traumatologie et collabore avec une multitude de pays à travers le monde, afin de les aider à affronter des désastres naturels ou des conflits comme celui qui sévit actuellement en Ukraine. En facilitant le partage d’information et en produisant des vidéos de formation , les équipes de traumatologie sont en mesure d’expliquer à des secouristes humanitaires comment réussir des procédures chirurgicales pouvant sauver des vies s’ils sont appelés à le faire.

 

 

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