Dr Joanthan Spicer, récipiendaire d’une Étoile CODE ViE, est chercheur et chirurgien thoracique au CUSM. Son rôle principal est de soigner le cancer du poumon. Dr Spicer est aussi le directeur médical du Réseau d’oncologie thoracique et est co-directeur du Programme d’essais cliniques pour les cancers thoraciques.
Originaire de Montréal, l’opportunité de piloter un programme de recherche pluridisciplinaire de renommée internationale l’a conduit à rejoindre l’équipe de chirurgie thoracique de l’Hôpital général de Montréal.
Préserver l’espoir
Recevoir un diagnostic de cancer est une épreuve particulièrement éprouvante. Cette annonce peut transformer en un instant le cours d’une vie. Comme il dévoile régulièrement cette nouvelle aux patientes et patients, le Dr Spicer le comprend bien. Sa principale motivation est de transmettre de l’espoir aux personnes tout au long du traitement et de les mener à la rémission. Combiner l’expertise médicale et la bienveillance est essentiel pour y parvenir. Ce qui constitue, en quelque sorte, la véritable spécialité du Dr Spicer.
« C’est très gratifiant de soigner des individus et de pouvoir leur offrir de l’aide lorsqu’ils sont confrontés à ces situations difficiles. Heureusement, la plupart du temps, nous sommes en mesure de leur proposer un traitement efficace, » mentionne Dr Spicer.
Le journaliste au cœur de l’histoire
Le Dr Spicer a récemment prodigué des soins à l’analyste et commentateur politique Luc Lavoie. Révélant publiquement son diagnostic de cancer du poumon à son audience, M. Lavoie a parlé ouvertement de son parcours de traitement. Cette démarche a permis de renouveler l’attention portée à ce type de cancer, ce qui est grandement bénéfique. Comme il le souligne, « ce fut un véritable plaisir de le traiter. Je suis reconnaissant qu’il ait sensibilisé les gens au cancer du poumon. C’est un problème grave qui touche un grand nombre de personnes, mais nous n’en parlons pas assez. Luc représente des milliers de personnes qui, chaque année, sont confrontées à ce même diagnostic. »
Par le biais de la Fondation de l’HGM, le Dr Spicer travaille à faciliter l’accès aux traitements d’immunothérapie. « L’immunothérapie exploite le pouvoir de notre propre système immunitaire pour lutter contre notre cancer, et les résultats des essais cliniques réalisés partout dans le monde sont prometteurs et laissent entrevoir une percée majeure dans le traitement du cancer du poumon. Il existe une synergie réelle entre la réalisation d’essais cliniques novateurs et la création de réseaux de médecine personnalisée, » il explique.
Le problème, selon le Dr Spicer, est que l’équité en matière de santé, le principe qui régit l’égalité d’accès aux soins pour toutes et tous, est entravée par les disparités sociales, économiques ou géographiques. Par exemple, « tout le monde ne vit pas à proximité d’un hôpital universitaire ou n’a pas les moyens de se déplacer régulièrement pour participer à une étude ou à un essai clinique. »
Ce constat est à l’origine du dévouement et de l’engagement continus du Dr Spicer en faveur de l’élargissement de l’accès à ces traitements pionniers. « Nous voulons absolument accroître l’équité et la diversité des personnes qui participent à ces études et essais, » explique-t-il. « La seule façon d’accélérer le progrès est d’impliquer chaque personne touchée par cette maladie. Cela signifie qu’il faut inclure des personnes de toutes les conditions et réalités possibles. Il y a énormément à gagner à faire en sorte que les traitements soient plus accessibles. »
Les retombées de la recherche scientifique et de la collaboration internationale
Les initiatives de recherche significatives de l’équipe de chirurgie thoracique du CUSM ont conduit à des améliorations à tous les niveaux des soins prodigués aux patientes et patients.
En réalité, au cours des trois dernières années, les réalisations de l’équipe ont conduit à des améliorations considérables en matière de traitements, qui ont été intégrées dans le monde entier. Ils sont souvent appelés à donner des formations à divers spécialistes médicaux.
« Nous exportons une grande partie de nos connaissances et il est très excitant de constater l’enthousiasme de la communauté médicale internationale. En raison de nos succès, ils veulent comprendre comment nous parvenons à nos résultats. C’est très encourageant. Nous sommes le plus souvent isolés dans nos bureaux et absorbés par notre travail que nous ne reconnaissons pas toujours que ce que nous faisons est à la fine pointe de la science, » déclare-t-il avec optimisme.
Les impacts du transfert des connaissances sont immenses. Cela contribue à sauver d’innombrables vies. Comme il le souligne, « au cours d’une carrière en chirurgie, vous pouvez être appelé à traiter entre 5 000 et 10 000 personnes. Cependant, lorsque des résultats de recherche comme les nôtres sont échangés, il est possible d’aider des centaines de milliers de personnes. »
Au final, c’est ce qui lui importe le plus.