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Place à la « saison des traumas »


Chaque printemps, les équipes du Centre de traumatologie Dr David S. Mulder de l’Hôpital général de Montréal se préparent à l’arrivée de la « saison des traumas ».  Comme il s’agit d’une période de l’année où les gens sont plus actifs, le nombre de traumatismes grimpe en flèche : collisions en voiture, chutes à vélo, blessures sportives, accidents sur les chantiers de construction, travaux d’entretien extérieur qui tournent mal, etc.

Les équipes du centre de traumatologie sont appelées à soigner encore plus de patients qu’à l’habitude, une tâche colossale pour ce centre qui reçoit des patients en provenance de Montréal (toute la zone au sud de l’autoroute 40), mais aussi de la Rive-Sud, de la Montérégie et du Nord-du-Québec.

Si les ambulanciers décident de transporter un patient à l’Hôpital général de Montréal, cela signifie généralement deux choses : celui-ci se trouve à proximité de l’HGM ou bien son état physique et mental est complexe et nécessite des soins de pointe.

Portrait de la situation

Durant cette période de pointe, le département d’urgence traite plus de 6 500 patients pour des blessures mineures ou graves, et le Centre de traumatologie reçoit environ 650 patients souffrant de blessures graves ou susceptibles de mettre leur vie en danger. En tout juste 16 semaines, cela représente 58 patients et 6 cas urgents par jour, une charge impressionnante lorsque l’on considère le personnel, les ressources, les connaissances et le temps nécessaires pour traiter chacun d’eux.

Pour vous éviter une visite à l’urgence

Heureusement pour vous (et pour nous!) il est possible d’éviter la plupart de ces blessures. C’est d’ailleurs pourquoi l’équipe de traumatologie n’aime pas trop employer le mot « accident », qui réfère habituellement à une situation ne pouvant être évitée.

Pour prévenir ce type de situation, la première étape consiste à prendre conscience des risques encourus et de les éviter au maximum. Il est possible de s’amuser tout en respectant certaines règles de sécurité. Dans la plupart des cas, cela se résume à connaître ses limites et ses capacités réelles, puis à bien se préparer.

Voici des exemples de cas que l’équipe de traumatologie peut être appelée à traiter au Centre de traumatologie Dr David S. Mulder :

Cas 1 : accident de moto

Un homme de 45 ans roule à moto sur l’autoroute quand la voiture qui le précède freine brusquement. La moto percute la voiture de plein fouet et l’homme est propulsé sur la chaussée, où il est frappé par une voiture arrivant en sens inverse. Résultat : traumatisme crânio-cérébral, blessures abdominales, lacérations au niveau du foie et de la rate, fracture du bassin et fractures vertébrales.

Afin d’éviter ce type de situation, rappelez-vous de conserver une bonne distance avec le véhicule qui vous précède. Vous aurez ainsi une plus longue distance de freinage ainsi qu’une fraction de seconde supplémentaire pour prendre votre décision.

Autre élément qu’on ne répétera jamais assez : il est important de ne pas conduire après avoir consommé de l’alcool ou des drogues ou même simplement quand vous êtes très fatigué ou chamboulé. Planifiez d’avance la manière dont vous rentrerez chez vous après une soirée bien arrosée ou particulièrement longue et difficile. N’hésitez pas à appeler un taxi ou un proche pour qu’il vienne vous chercher. Votre voiture pourra certainement vous attendre jusqu’au lendemain.

Cas 2 : chute d’un échafaudage

Un homme de 29 ans travaille sur un chantier de construction. Il enlève sa ceinture de sécurité pendant un instant pour ramasser un outil qui lui a glissé des mains et fait une chute de trois étages. À son arrivée au Centre de traumatologie Dr David S. Mulder, on lui diagnostique des fractures vertébrales, des lésions au niveau de la poitrine ainsi que des fractures aux jambes.

Sur les chantiers de construction, les règles existent pour une bonne raison. Cet incident aurait facilement pu être évité si l’homme avait respecté les règles en place pour aller récupérer l’outil, même si cela demande un peu plus de temps.

Cas 3 : saut dans l’eau du haut d’une falaise

Une femme de 23 ans saute dans l’eau du haut d’une falaise, sans prendre en compte les roches se trouvant trop peu profondément, sous la surface. Elle tombe partiellement sur les roches, ce qui lui cause des blessures rectales, une fracture du bassin et des fractures vertébrales.

Cette expérience démontre l’importance de calculer les risques avant d’entreprendre une activité, même si d’autres personnes le font également. La question n’est pas de ne jamais sauter dans l’eau, mais plutôt de bien évaluer la profondeur, les obstacles et d’autres facteurs potentiels comme les vagues et nos aptitudes sportives.

Cas 4 : nettoyage de gouttière

Un homme de 55 ans nettoie une gouttière en grimpant dans une échelle qui entre en contact avec un câble sous tension. Il s’électrocute et tombe au sol. Résultat : traumatisme crânio-cérébral et fracture de la clavicule et des côtes.

Il est parfois plus sécuritaire de donner à contrat certaines tâches d’entretien du domicile. Les professionnels possèdent les outils adaptés (par exemple des échelles en fibre de carbone), des connaissances et des protocoles de sécurité. Lorsque ce n’est pas possible, le premier conseil à appliquer et de bien évaluer les risques et d’adapter son approche en conséquence, dans ce cas-ci, en allant chercher les outils nécessaires et en évitant tout contact avec les fils électriques.

Les quatre cas hypothétiques présentés ci-dessus démontrent l’importance de la prévention. Dans bien des cas, il est possible d’éviter ce genre d’incident en étant tout simplement plus prudent. En se renseignant et en faisant preuve de jugement, vous prenez en main votre propre sécurité et vous réduisez les risques de vous retrouver à l’urgence, dans une unité de traumatologie ou encore aux soins intensifs.

Avoir accès aux bons outils et aux bonnes personnes

Il arrive que des patients se présentent au centre de traumatologie avec de fortes hémorragies.  La fameuse technique « pression, élévation, repos » n’est alors pas suffisamment efficace. Heureusement, certains membres de l’équipe de traumatologie de l’HGM ont été formés pour utiliser une technique et dispositif bien spécial nommé REBOA.

L’acronyme signifie « Resuscitative Endovascular Balloon Occlusion of the Aorta », et la démarche est particulièrement efficace pour traiter les patients dont les blessures à la poitrine, à l’abdomen ou au pelvis causent de fortes hémorragies, mettant leur vie en péril.

Le cathéter utilisé par la méthode REBOA a la particularité de pouvoir être glissé dans les artères endommagées puis gonflé comme un petit ballon, afin d’arrêter la circulation sanguine. La procédure initialement utilisée en zone de guerre est délicate et encore peu répandue dans le milieu hospitalier au Canada, entre autres en raison de son coût élevé. Mais grâce au soutien de la Fondation de l’HGM, les équipes du centre de traumatologie Dr David S. Mulder y ont accès lorsque nécessaire.

Bien entendu, rien de tout cela ne serait possible sans les excellentes équipes de traumatologie de l’HGM. Après tout, en traumatologie, aucune vie n’est sauvée par une seule personne, il s’agit d’un effort commun entre médecins, ambulanciers, infirmiers, préposés, inhalothérapeutes, techniciens et plusieurs autres. Nous vous invitons à visionner cet épisode des Entrevues CODE ViE sur la traumatologie ou à en lire le compte-rendu.

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